Evolution du baromètre des métiers de l’Éducation (2013-2020) : d’un malaise à un mal-être

Le baromètre des métiers de l’UNSA Éducation rend compte, chaque année depuis 2013, du ressenti des personnels éducatifs à partir de 15 questions identiques qui interrogent l’amour de leur métier, la reconnaissance qu’il en ont, le sens de leurs missions, les difficultés rencontrées, les points d’amélioration qu’ils privilégieraient, leur rapport aux orientations politiques concernant leur champ d’activité.

Le recherche longitudinale, menée par le Centre Henri Aigueperse à partir des huit premières éditions du baromètre (2013–2020), propose une analyse des évolutions des résultats et leur inscription dans le temps.

L’étude privilégie, dans un premier temps et pour des raisons méthodologiques, une approche par métier et met en évidence des nuances et parfois de réelles différences entre les métiers étudiés.

S’ils sont les plus nombreux à répondre au baromètre, les enseignant.e.s sont également les personnels qui émettent les avis les plus négatifs, illustration d’un mal-être professionnel grandissant. Bien que passionnés par leur métier, les personnels de direction souffrent d’un manque de reconnaissance et d’une perte progressive de sens dans leurs missions. Les personnels administratifs se sentent moins directement concernés par les réformes pédagogiques, mais voient leurs conditions de travail se transformer et se détériorer (recours au numérique, réduction du nombre de postes, rôle des collectivités…). La santé scolaire est globalement en grande difficulté. L’incapacité de l’Éducation nationale à endiguer la pénurie de médecins scolaires, conduit les infirmièr·es à une multiplication de leurs missions alors que leur travail est insuffisamment reconnu. Les chercheurs et enseignants-chercheurs ont subi de lourdes réformes dont ils ne partagent pas les orientations ; ils sont donc très critiques sur les choix politiques faits dans leur domaine. D’autant qu’ils en perçoivent les effets négatifs d’une surcharge de travail et d’un manque de reconnaissance. De même, les ITRF subissent une surcharge de travail suite aux réorganisations des universités alors même qu’ils apprécient largement leur métier.

Cette analyse par métiers révèle des similitudes et des différences méritant d’être mises en avant par une approche transversale complémentaire. Elle éclaire une adhésion aux choix politiques qui est également en baisse généralisée, un « effet jeunes« , ainsi que la pertinence des distinctions de genre. La santé et le bien-être au travail sont les thèmes qui progressent fortement tout au long des huit années du baromètre pour tous les métiers ,même s’ils sont davantage mis en avant par les jeunes et les femmes. Un lien avec la dégradation des conditions de travail apparaît nettement même s’il faut prendre également en considération une évolution générale dans les attentes vis-à-vis du travail.

Loin d’avoir révélé tous ses enseignements, cette étude longitudinale du baromètre des métiers de l’Éducation permet de mettre en évidence l’évolution du ressenti des personnels de l’Éducation et de montrer les priorités qui émergent, comme celles de la santé et du bien-être accompagnées d’une forte demande d’écoute, d’accompagnement, d’aide et de soutien.

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La rapport de l’étude est téléchargeable ici :

Une synthèse est également disponible :

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