La version actuelle du Service national universel (SNU) est composée de deux temps : un séjour de cohésion et une mission d’intérêt général (MIG) qui a pour objectif de développer la « culture de l’engagement » et de renforcer la responsabilité et l’autonomie des jeunes en les incitant à effectuer une ou plusieurs missions auprès d’une association, d’une collectivité territoriale ou d’un « corps en uniforme »
L’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) a interrogé des jeunes parmi les 15 000 ayant réalisé leur séjour de cohésion SNU en 2021 pour en savoir plus sur leur MIG. En septembre 2022, 7 % d’entre eux étaient en train de l’effectuer et 62 % l’avaient terminée, (dont 15 % ayant obtenu la reconnaissance d’un engagement réalisé antérieurement). Pour le tiers restant et n’ayant pas commencé leur MIG : elle était planifiée pour 6 %, alors que 26% n’avaient pas de projet de MIG. Il s’agit pour ces derniers, majoritairement de garçons, de milieux sociaux moins favorisés et plus souvent en lycée professionnel.
Pour les MIGréalisées, une sur deux l’a été dans les « corps en uniforme » : soit 24 % dans l’armée, 19 % dans la police ou la gendarmerie et 7 % auprès des pompiers. Les a ssociations (dont les clubs sportifs) accueillent pour leur part plus du tiers (34 %) des missions, et 16 % ont été en MIG dans les collectivités territoriales ou établissements publics.
Au total, 60 % des participants se disent « très satisfaits » de leur MIG, et 33 % « plutôt satisfaits ». La majorité des MIG se sont déroulées de façon discontinue (« perlée », 66 %), le plus souvent pendant les vacances scolaires (81 %) et les week-ends (64 %). Environ un quart des participants aux séjours de 2021 déclarent avoir dû renoncer à une MIG pour laquelle ils avaient été retenus, notamment à cause d’une incompatibilité avec leur emploi du temps professionnel ou scolaire (11 %), ou à cause de problèmes de transport pour se rendre sur le lieu de la MIG (7 %).
L’étude met en évidence cinq types de MIG
Les missions de type « militaire » qui concernent 28 % des MIG, sont réalisées auprès des trois armées et ont conduit les participants à se familiariser avec la vie sur les bases, à faire du sport et à manier des armes.
Le type « autres corps en uniforme », représentant 20 %, regroupe les missions auprès de la police, de la gendarmerie ou des pompiers et ont permis aux participants de découvrir les métiers et les activités de la prévention et de la sécurité.
Les MIG « animation », concernant également 20 % des jeunes, sont relatives à l’encadrement d’enfants ou d’adolescents dans le cadre d’activités sportives ou de loisirs.
Les missions « aide et accueil », pour 20 % aussi, concernent les activités d’aide à la personne ou d’accueil dans les services publics ou les associations.
Enfin, le type « caritatif », pour seulement 11 % des participant.e.s, s’applique aux missions réalisées auprès d’associations visant à lutter contre la pauvreté, par exemple via la collecte, le tri ou la distribution de nourriture ou de vêtements.
L’impact du genre, de l’environnement familial et du parcours scolaire sur le choix des MIG
L’enquête montre que « les MIG en uniforme attirent plus les garçons de voie professionnelle ». Représentant 62 % de l’ensemble des MIG entamées ou réalisées, les filles sont certes majoritaires dans chaque type de MIG, mais leur part varie fortement selon les catégories : ainsi elles représentent 54 % dans les MIG de type « militaire », contre 70 % dans les MIG de type « caritatif ». En effet, 43 % des filles se dirigent vers les MIG en uniforme (type « militaire » et « autres corps en uniforme ») contre 57 % des garçons (soit 14 points d’écart).
Autre donnée de l’étude ; « environ la moitié des jeunes ayant réalisé leur MIG ont un membre de leur famille élargie qui travaille dans un corps en uniforme. Ils choisissent légèrement plus souvent des missions dans les corps en uniforme que les jeunes n’ayant pas de parents ou proches exerçant dans ce domaine (51 % contre 46 %) ».
Enfin, l’impact des parcours et des résultats scolaires jouent également dans le choix des MIG : « les jeunes scolarisés en voie professionnelle sont 58 % à choisir une mission dans les corps en uniforme (notamment dans la police, la gendarmerie et les pompiers), contre 47 % des jeunes en voie générale ou technologique. De la même façon, les élèves qui déclarent avoir des résultats scolaires « mauvais » ou « pas très bons » se dirigent pour 55 % vers les MIG en uniforme, contre 47 % de ceux qui déclarent de « bons » ou d’« excellents » résultats ».
De telles données, relative à des jeunes volontaires, peuvent interroger quant à leur souhait pour une majorité d’entre elles et eux, de trouver dans le SNU un substitut au service militaire.
Pour consulter l’ensemble des résultats de l’étude : https://injep.fr/wp-content/uploads/2023/01/IAS63_SNU-interet-general.pdf
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