Dans sa 4e édition de l’Europe de l’Éducation en chiffres (publiée en décembre 2022), la DEPP consacre les dernières pages de son rapport à l’analyse des liens entre l’éducation et les enjeux environnementaux. L’étude montre les difficultés et les disparités à prendre en compte cette question d’actualité et d’avenir essentielle dans les contenus et les approches de l’École.
Ainsi, trois conclusions s’imposent.
Tout d’abord que dès l’école primaire, les enseignements et les connaissances en matière environnementale varient selon les pays, mais qu’un lien entre les deux semble se démarquer. Ainsi, en 2019, dans les 21 pays de l’Union européenne ayant participé à une enquête sur le sujet, « le score moyen des élèves dans les questions liées à l’environnement varie de 493 points en France à 559 points en Finlande ». or, en Finlande le programme de l’école élémentaire (2020-2021) inclut un ensemble de thématiques environnementales telles que « le recyclage, les énergies renouvelables et non renouvelables, la pollution de l’air, des sols et de l’eau, la biodiversité et l’effet de serre », alors qu’en France ne sont incluent « que le recyclage et la biodiversité ».
Le niveau de connaissance en sciences est un autre critère qui apparait comme déterminent pour les connaissances environnementales. Ainsi, « les élèves en Finlande et en Suède sont parmi les plus performants à la fois en connaissances environnementales et en science. En France, à Malte ou encore au Portugal, ils sont parmi les moins performants dans les deux cas ». Ce bon niveau scientifique ne dit pourtant rien de l’engagement des élèves (de 15 ans) à s’engager dans des activités en faveur de l’environnement. L’enquête PISA 2018 montre ainsi paradoxalement que « les pays où les élèves sont plus nombreux à déclarer participer à des activités favorables à l’environnement sont également ceux où les scores en culture scientifique à PISA sont inférieurs au score des pays de l’UE en moyenne », c’est ainsi le cas de la Roumanie, de la Bulgarie ou de la Lettonie. Inversement, dans les pays présentant des scores en culture scientifique supérieurs à celui des pays de l’UE en moyenne, comme par exemple, la France, l’Allemagne ou le Portugal, les élèves ont peu de participation à des activités favorables à l’environnement. Si l’étude ne fournit pas d’éléments d’explication à ce paradoxe, elle montre que la participation à ces activités est, pour l’essentiel, variable selon le milieu socio-économique des élèves. Ainsi, « la Hongrie présente la différence la plus marquée avec 35 % des élèves « très défavorisés » qui déclarent participer à de telles activités, contre 44 % de ceux « très favorisés » ».
Enfin, il est à noter que moins d’un tiers des élèves de 15 ans cumule à la fois une connaissance des enjeux environnementaux, des comportements personnels adéquats à sa protection et des performances scientifiques. En 2018, en moyenne pour les 19 pays de l’UE disposant de l’ensemble des données, seuls 31 % des élèves sont polyvalents en matière d’environnement avec un niveau de base en sciences ; c’est-à-dire qu’ils se déclarent informés et soucieux des problèmes environnementaux, se considèrent capables d’expliquer leurs causes et conséquences et se disent actifs en matière de protection de l’environnement. Une proportion qui varie de 19 % en République slovaque à 42 % à Malte, en passant par 35 % en France et 34 % en Allemagne. « Quant aux élèves polyvalents sur les questions environnementales avec des compétences avancées en sciences, ils sont 13 % dans les pays de l’UE en moyenne ». La proportion la plus faible concerne la Roumanie (4,5 %) et la plus élevée est relevée en Allemagne (20 %), suivie par l’Estonie et la France (17 % chacune).
Des données qui mettent en évidence les progrès qu’il reste à réaliser face à un sujet d’une telle urgence et importance.
centrehenriaigueperse.wordpress.com 
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