Les retraitées, premières pénalisées

Aujourd’hui, 15 mars, les retraités manifestent contre la baisse de leur pouvoir d’achat. Si tous sont touchés, il faut une fois de plus constater et dénoncer le fait que ce sont les femmes qui sont les premières victimes.

Commanditée par le Centre Henri Aigueperse, dans le cadre des recherches financées par l’IRES, nous diffuserons très bientôt une nouvelle étude intitulée « Ecarts de retraite entre les hommes et les femmes » sous la direction de Dominique Meurs (Economix Paris Ouest et Ined). Elle montre que l’écart des montants des retraites en femmes et hommes demeure très important.

En voici une première présentation :

Cette recherche présente un chiffrage détaillé des écarts de retraite en France entre les hommes et les femmes par type de régime et analyse les facteurs à l’origine de ces écarts. Ces écarts sont étudiés à la moyenne mais aussi le long de la distribution des pensions. Cette recherche est menée à partir de deux bases de données : l’EIR 2008 et 2012 harmonisées. Nous retenons ici les retraites du régime général, de la fonction publique d’Etat et de la CNRACL, soit plus de 90% des retraités. La pension moyenne des femmes au Régime Général (mono et polypensionnés) représente autour de 50 % de celle des hommes en 2008 comme en 2012. Les écarts sont plus faibles dans la Fonction publique, que ce soit au SRE (plus de 80%) ou à la CNRACL (autour de 75%). Les écarts moyens se sont un peu resserrés entre ces deux dates, quel que soit le régime d’affiliation considéré.

Les inégalités de retraite parmi les femmes ou parmi les hommes sont rarement présentées, les analyses se limitant souvent aux comparaisons de moyennes entre les hommes et les femmes. Nous utilisons ici le coefficient de Gini pour rendre compte de ces dispersions. Ces coefficients sont similaires pour les femmes et les hommes par régime et presque deux fois plus élevés dans le régime général par rapport au public (resp. autour de 0.35 et de 0.20). Les dispersions sont restées stables entre 2008 et 2012.

On observe un resserrement de l’écart moyen des retraites entre les femmes et les hommes à âge égal entre 2008 et 2012, plus marqué dans le secteur privé que dans le secteur public. Quel que soit le régime, les principales causes à l’origine de ces variations sont un accroissement des durées de cotisation et des salaires de référence plus élevé chez les femmes que chez les hommes. Les poids de ces deux facteurs diffèrent selon le secteur. Dans le privé, l’effet durée domine ; dans la FPE, c’est le salaire de référence qui joue un rôle prédominant ; pour la CNRACL, les deux composantes jouent mais l’effet du salaire de référence l’emporte.

On affine l’analyse pour décrire entre 2008 et 2012 les évolutions pour un âge donné le long de la distribution des pensions. En résumé, quand la principale variation entre deux dates est due à un allongement des durées travaillées, cela réduit les inégalités entre les hommes et les femmes du bas de la distribution, alors que lorsque le gain d’une période à l’autre est lié à un accroissement plus élevé du salaire de référence pour les femmes par rapport aux hommes, cela se traduit plutôt par un moindre écart en haut de la distribution.

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