Le lycée toujours inégalitaire ?

Évidemment, les grandes transformations ne sont jamais immédiates, mais les premières données suite à la réforme du lycée mettent en évidence le maintien des inégalités tant sociales que de genre.

Ainsi, la note d’information n°21-23 de la DEPP révèle « quel que soit l’enseignement optionnel considéré, les élèves d’origine sociale défavorisée sont sous-représentés ». Elles et ils sont en effet, 69 % (contre 54 % des élèves d’origine sociale très favorisée) à choisir de ne suivre aucun enseignement optionnel (EO).

Un écart expliqué en partie par « une moindre prédominance des mathématiques chez les élèves d’origine sociale défavorisée. Ils ont moins tendance à choisir les mathématiques et quand ils les choisissent, ils le font de façon moins intense ». Ainsi, lorsque que les élèves d’origine sociale défavorisée arrêtent les mathématiques en enseignement de spécialité entre la première et la terminale, 41 % d’entre eux ne suivent aucun EO, contre 29 % des élèves d’origine sociale très favorisée. Pour les 39 % d’élèves d’origine sociale défavorisée dont les mathématiques sont un enseignement de spécialité (contre 46 d’élèves d’origine sociale très favorisée), 73 % ne choisissent aucun enseignement optionnel, contre 54 % des élèves d’origine sociale très favorisée et seuls 24 % d’entre eux choisissent « mathématiques expertes » contre 41 % des élèves d’origine sociale très favorisée.

Si les mathématiques demeurent ainsi un marqueur social fort, elles sont aussi au cœur des inégalités genrées. Ainsi la note n°21-22 de la DEPP rend compte du fait que les élèves qui suivent un enseignement de spécialité en mathématiques en première et en terminale sont à 58 % des garçons et que « 50 % des filles choisissent d’arrêter les mathématiques en enseignement de spécialité entre la première et la terminale contre 30 % des garçons ». Ainsi ce sont 70 % de filles qui abandonne entre la première et la terminale l’enseignement « sciences de l’ingénieur » contre 64 % des garçons.

L’abandon des mathématiques est encore plus important chez les filles d’origine sociale défavorisées comme le montre le tableau ci-contre.

Prolongement de la filière « S » ?

En tout état de cause, un maintien de la prédominance des mathématiques dans les processus d’orientation et de sélection et donc dans la conservation des inégalités à la fois sociales et de genre.

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