Environnement : les jeunes davantage informés mais pas encore mobilisés à l’écocitoyenneté

La question de l’environnement, la lutte contre le réchauffement climatique, l’enjeu écologique sont au cœur des préoccupations actuelles. Si les décideurs politiques et économiques du monde peinent à construire des solutions ambitieuses et universellement partagées, l’implication citoyenne au quotidien est également requise. Elle implique des changements de mentalités et de comportements, auxquels l’Éducation peut largement contribuer, en visant à rendre les jeunes plus sensibilisés et plus encouragés à agir en écocitoyens.

Ainsi, au travers des résultats de l’enquête internationale PISA, l’OCDE s’est interrogé pour savoir si les jeunes de 15 ans sont davantage « verts ».

Les principaux résultats montrent une certaine efficacité de l’information puisque le nombre d’enquêtés « se disant informés (« Je vois de quoi il s’agit et je pourrais expliquer cela dans les grandes lignes ») ou bien informés (« Je connais ce sujet et je pourrais clairement expliquer de quoi il s’agit ») a connu une hausse modérée, en moyenne, dans les pays de l’OCDE. » Ainsi entre 2006 et 2015, « le pourcentage d’élèves se disant informés de l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère a ainsi augmenté, passant de 57 % en 2006 à 64 % en 2015 ; une hausse similaire s’observe au sujet de l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés (OGM). »

Dans le même temps, ces mêmes jeunes enquêtés n’apparaissent pas plus optimistes. En effet, « en moyenne, dans les pays de l’OCDE, le pourcentage d’élèves se disant optimistes quant à l’avenir de la planète – ceux estimant que les problèmes environnementaux s’atténueront au cours des 20 prochaines années – est resté relativement stable durant cette même période. » Ainsi , si en 2015, les jeunes de 15 ans s’affirment légèrement « plus optimistes que leurs homologues en 2006 à l’égard des problèmes liés à l’abattage des forêts, aux déchets nucléaires et à la pollution de l’air », ils se disent davantage « pessimistes concernant l’accès à l’eau dans le futur. »

Quels liens avec l’Éducation ?

Il semble que trois caractéristiques puissent se dégager :

Tout d’abord la sensibilisation aux problèmes environnementaux a globalement augmentée dans de nombreux systèmes éducatifs

Ensuite, mieux formés aux questions environnementales et donc plus à même d’en comprendre les enjeux et les évolutions, les élèves sont « considérablement plus susceptibles d’estimer que ceux-ci s’aggraveront dans le futur. » Ainsi, 40 % se disant informés (de l’augmentation des gaz à effet de serre, de la pénurie d’eau et de la pollution de l’air) estiment que ces problèmes s’aggraveront au cours des 20 prochaines années.

Enfin, il est à noter que « les élèves se disant plus sensibilisés aux problèmes environnementaux sont en moyenne ceux issus d’un milieu socio-économique favorisé »  et que les « élèves ayant le goût des sciences – soit les élèves très performants qui participent à des activités scientifiques, envisagent d’exercer une profession à caractère scientifique et s’intéressent aux sujets scientifiques – font part d’une plus grande sensibilisation aux problèmes environnementaux ».

Plus globalement la sensibilisation à ces problèmes est accrue lorsque l’enseignement est fondé sur une démarche d’investigation « et, dans une moindre mesure, lorsque le département scientifique de leur établissement est doté des ressources adéquates et propose des activités scientifiques, notamment des concours et un club de sciences. »

Ce que l’étude de l’OCDE n’analyse pas pas, c’est le rapport entre ce meilleur niveau d’information, cette inquiétude plus grande et l’implication dans des actions de préservation de l’environnement. Il semble en effet que les jeunes ne traduisent pas leur sensibilisation aux questions écologiques par un « engagement important » dans ce domaine comme le montre les travaux de l’INJEP ou une étude de l’INSEE de l’an dernier sur « les acteurs économiques et l’environnement ». Ainsi comme le rapportait Alternatives économiques « les jeunes Français ne sont ni plus ni moins engagés dans les associations environnementales que les autres classes d’âge : 3 % y adhèrent et 1 % y sont bénévoles, exactement comme la moyenne. »

Au-delà d’un enseignement des risques écologiques, ces résultats montrent combien il est devenu essentiel de passer aux actes. Il s’agit dorénavant d’éduquer à l’écocitoyenneté de manière concrète et impliquée, dès les lieux d’enseignement, tant par l’apprentissage et l’application des gestes du quotidien que par une Éducation plus approfondie aux nouvelles relations à construire entre l’environnement naturelle et l’activité humaine : un « nouveau contrat naturel » comme le préconise Michel Serres.

Retrouvez ici l’étude thématique de PISA :

https://www.oecd-ilibrary.org/docserver/4b2c2054-fr.pdf?expires=1545600360&id=id&accname=guest&checksum=9A5A94B6492263FF3DF356A9BA692D70

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